À ses débuts, la rivière Matane a été marquée par l’exploitation forestière des compagnies Price et Hammer Mill. Au fil des ans, des barrages seront construits dans la zone en aval de la rivière avec des installations pour permettre la montaison du saumon. L’exploitation sportive de la ressource salmonicole sera le fait du Colonel De la Cherrois T. Irwin qui fonde le «Matane Salmon Club» et acquiert les droits de pêche de divers propriétaires riverains. Jusqu’en 1906, il exploitera la rivière avec son groupe.
En 1930, les activités reliées au flottage du bois sur la rivière Matane contribueront à l’anéantissement du saumon dans le bassin. Dès cette période s’amorce la restauration de la rivière sous l’initiative de B.W. Taylor, surintendant principal des piscicultures et de Charles Lindsay, directeur de la pisciculture de Gaspé. Un travail d’ensemencement sera alors effectué sur la rivière.
En 1945, la rivière sera décrétée réserve faunique par le gouvernement du Québec. Elle a été la première rivière publique au Québec. L’abandon du flottage du bois en 1958 entraînera la fin d’une activité fortement limitante pour la production salmonicole dans la rivière Matane.
En 1962, la création de la réserve Matane intégrera le cours supérieur des rivières Matane et Petite Rivière Matane. Jusqu’en 1991, la gestion de la pêche au saumon sera l’affaire du Ministère des Loisirs, de la Chasse et de la Pêche (MLCP).
En 1992, le gouvernement du Québec lègue la gestion de la rivière à un organisme du milieu, c’est alors que la Société de gestion de la rivière Matane prend naissance. Aussi, le statut de réserve faunique s’est vu remplacé par celui de zone d’exploitation contrôlée (ZEC).
En 2015, à la suite de la saison désastreuse de l’année précédente, les membres de la Société de gestion de la rivière Matane ont décidé de modifier la gestion de la rivière pour assurer la pérennité financière de l’organisme et pour assurer la conservation du saumon. De ce fait, des secteurs à accès contingentés ont été instaurés sur la rivière et la remise à l’eau des grands saumons en début de saison sont devenus la norme. Ces actions ont permis de sécuriser l’organisme et de procurer une qualité de pêche de haut niveau, au grand plaisir des pêcheurs.
La tradition de pêche sportive et les efforts de restauration des ressources datent de longtemps. L’attrait pour la rivière Matane relève de sa grande accessibilité. Considérée comme la Rivière-École au Québec, elle demeure une des plus populaires auprès de nombreux saumoniers.